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PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ

Dominant la Cité et le Rhône, le Rocher des Doms offre un ensemble monumental exceptionnel constitué du Pont saint Bénezet, des Remparts, du Petit Palais, de la Cathédrale des Doms et des murailles impressionnantes flanquées des quatre tours gigantesques du Palais des Papes. Cet ensemble architectural unique est classé par l’UNESCO :  « Patrimoine Mondial de l’Humanité » depuis 1995.

Avignon devient en effet au 14ème siècle et pour un siècle Capitale de la Chrétienté, un destin qui va bouleverser la ville, lui donner un rayonnement sans égal avec le Palais des Papes, construit en moins de 20 ans et qui en constitue aujourd’hui encore le fleuron architectural. En 2019, le Palais des Papes a accueilli plus de 680 000 visiteurs.

Avignon en capitale

Si loin de Rome, du tombeau de saint Pierre, Avignon la provençale va écrire en un siècle et grâce à 9 papes, l’histoire unique d’une cité devenue la capitale de la chrétienté occidentale. Le choix d’Avignon n’est pas le fruit du hasard. Alors que le contexte politique et sanitaire romain a poussé la cour pontificale à une longue itinérance depuis le début du XIIIe siècle, Avignon devient ainsi après Orvieto et Viterbe, la résidence temporaire du gouvernement de l’Eglise. En 1305, à la suite d’un très long Conclave réuni dans un contexte de grande tension entre le royaume de France et la papauté, Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, est élu pape sous le nom de Clément V. Il choisit la cité provençale comme nouvelle étape d’une itinérance encore non remise en question. Propriété de Robert d’Anjou, comte de Provence et roi de Sicile, Avignon semble rassembler tous les avantages d’une ville stable politiquement puisque la famille des comtes de Provence est très liée à la papauté et sûre géographiquement car la ville est entourée de ses remparts depuis le XIIIe siècle. Bordée par le Rhône, elle possède de plus le premier pont depuis la Méditerranée. Avignon révèle une position stratégique et symbolique indéniable car située face au royaume de France de l’autre côté du Rhône et enclavée dans le comtat Venaissin qui est l’une des émanations territoriales des propriétés pontificales hors d’Italie. Siège du palais épiscopal, prompt à pouvoir accueillir le gouvernement de l’Eglise, Avignon va construire son histoire par une progressive sédentarisation de la cour pontificale, matérialisée par l’évolution architecturale de ce qu’il sera tenu de nommer : le Palais du Pape.

Agrandi, réaménagé, le palais épiscopal, siège initial de la curie va totalement disparaître au bénéfice du Palais de Jean XXII. Ce nouveau palais, doit répondre aux besoins de l’organisation imposée par l’administration temporelle de l’Eglise (collecte des impôts, traitement de la justice religieuse, diplomatie, …) mais aussi au respect des temps et pratiques liturgiques, tout en accueillant physiquement en son sein, le pontife et sa plus proche cour. 

Mort en 1314, Clément V n’a que peu vécu dans le palais épiscopal. Son successeur, Jean XXII, décide à l’inverse de l’occuper de manière continue, ce qui impose la mise en oeuvre d’aménagements conséquents en premier lieu intérieurs (cloisons, ouvertures, …) puis extérieurs. Les traces des constructions de Jean XXII : Audience, Aumônerie, appartements pontificaux, … ont aujourd’hui disparu. Seule reste encore visible dans l’actuelle cour d’Honneur, la base arasée de l’Audience (Tribunal religieux). L’analyse de comptes nous prouve toute l’importance que Jean XXII apporte également aux décors et notamment aux décors peints dont il ne reste que de rares traces, réalisés sous la conduite de Pierre du Puy. 

Elu pape en 1334, Benoît XII impose la nécessité de l’édification d’un nouveau et vaste Palais. Sans interruption de 1337 à 1342, va ainsi se dessiner la physionomie du palais de Benoît XII, dit Palais Vieux. Sous la conduite de Pierre Poisson, les travaux débutent par la construction de la tour du Pape, tour forteresse, coeur du nouveau pouvoir pontifical abritant le Trésor et les appartements du Pape. Si la chapelle de Jean XXII n’est qu’agrandie, de nombreux corps de bâtiments voient le jour : l’aile du Conclave, les appartements privés, la tour de l’Etude, l’aile du Consistoire avec à son étage le Grand Tinel, la tour des chapelles et celle des latrines, l’aile des familiers, la tour de la Campane, les galeries du cloître et la tour de Trouillas. Durant cette période, le palais est un immense chantier réunissant plusieurs centaines d’ouvriers en plus des membres de l’administration pontificale et de la curie.

Afin d’orner de décors fastueux ces nouvelles salles, de nombreux artistes italiens et français vont intervenir notamment, Jean Dalbon, maitre en charge des décors peints de la chambre du pape et du studium de Benoît XII. Alors qu’en 1342, Clément VI est élu pape, les travaux de la tour de Trouillas ne sont pas encore achevés. Le nouveau pontife va poursuivre l’extension du palais en confiant sa direction à Jean de Louvres. Les travaux débutent par le chantier de la tour de la Garde Robe, accolée au sud de la tour du Pape et celui au nord de la tour des Cuisines jouxtant la tour des Latrines. Ces travaux marquent le début de la construction de l’Opus novum, le palais neuf, qui s’inscrit dans la continuité temporelle des constructions du palais de Benoît XII. Dès 1344, est entamée l’édification de l’aile de la Grande Audience avec à l’étage la Grande Chapelle dont la construction est freinée par la peste de 1348. L’épidémie n’empêche cependant pas l’achat de la ville d’Avignon à la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence. Clément VI fait multiplier les chantiers jusqu’en 1351 : Grand Promenoir, porte de la Peyrollerie, aile des Grands Dignitaires et porte des Champeaux, nouvelle entrée principale du Palais. Ainsi clos de bâtiments, un nouvel espace à ciel ouvert est défini, celui de la cour d’Honneur. 

Plus encore que Jean XXII et Benoît XII, Clément VI, issu de la noblesse, intellectuel féru de littérature et d’art apporte un soin tout particulier au raffinement des décors qui portent l’empreinte du style gothique. Voutes sur croisés d’ogives aux culots richement sculptés ornent ainsi les plafonds des nouveaux corps de bâtiments et tranchent avec les plafonds plats en bois du Palais Vieux. Sous la conduite de Matteo Giovannetti, le « peintre du pape », fresques et décors peints, dont seule une partie est à ce jour conservée, vont venir magnifier les salles du Palais. Chapelles Saint Martial, Saint-Jean et Saint-Michel, Gardes Robes inférieure et supérieure, salle du Conclave témoignent de la richesse de ces décors et de la virtuosité de Mattéo Giovannetti et de ses ateliers.

Clément VI attache également une attention particulière à l’embellissement des jardins que Benoît XII a déjà implantés et bordés de remparts. Ce réaménagement conduit à la définition spatiale d’un nouveau jardin dont la partie la plus réorganisée est celle aux pieds des appartements pontificaux, avec la construction d’une maison pourvue d’une galerie et l’ajout d’une grande fontaine, « Griffon », entourée d’une prairie fleurie et dont l’accès est rendu direct au Pape par un escalier en vis depuis ses appartements privés.

Elu en 1352, Innocent VI est le premier pape dont le Conclave s’organise au sein même d’un Palais que les travaux de Clément VI rendent capables d’accueillir, après certains aménagements. Le nouveau pape s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Il attribue à Jean de Louvres la confiance nécessaire pour la poursuite des travaux engagés, notamment la construction de la tour Saint-Laurent à l’angle sud-est de l’aile de la Grande Chapelle et la surélévation de l’aile des Grands Dignitaires à l’angle nord-ouest de cette même aile, dénommée tour de la Gâche. Cette dernière s’avère trop fragile pour contenir la poussée des voutes de la Grande Chapelle qu’un arc boutant et la Tour Saint-Laurent canalisaient au sud. Les améliorations architecturales voulues par Innocent VI tiennent également à l’amélioration des circulations entre les salles et bâtiments. Corridors, passages, et galeries, à l’exemple de celle en encorbellement du Conclave sont ainsi construits tout comme un pont faisant rejoindre la sacristie nord et le Petit Tinel, salle d’une aile jouxtant au sud l’aile du Consistoire, aujourd’hui disparue.

Urbain V succède à Innocent VI en 1362. Il concentre ses choix d’aménagements à la partie est du palais. Confiées à Bertrand Nogayrol, les nouvelles constructions et la création d’un jardin conduisent à l’apparition d’un cloisonnement architecturale entre le jardin privé du Pape au sud et le jardin du Palais au nord, qu’une aile dénommée Roma, perpendiculaire à celle du Consistoire, vient désormais séparer. En contrebas de ces deux jardins, un nouvel espace est gagné sur le parcellaire urbain, il donne lieu à la création d’un verger entouré de hauts murs et richement aménagé. A ce jour totalement détruit à l’exception de la base de la tour du Jardin et des caves, ces bâtiments donnent lieu à des campagnes de décoration dont les comptes nous signalent qu’elles sont en partie réalisées sous la conduite de Matteo Giovannetti, qui travaille également dans la même période (1365-1366) à la réalisation de fresques dans la Grande Audience dont celle des Prophètes.

Urbain V ne siège à Avignon que cinq des huit années de son pontificat. Portant la volonté de faire retourner le Saint-Siège à Rome, il acte ce choix en quittant l’altera Roma en avril 1367. Sous la conduite du cardinal Philippe de Cabassole, le Palais va progressivement s’emmurer pour garantir un accès le plus limité possible à ce palais vidé de ses fonctions de gouvernement de l’Eglise, de ses activités quotidiennes et de son personnel. Ce retour à Rome n’est que de courte durée et dès 1370, Urbain V est contraint de revenir à Avignon. 

La physionomie architecturale du palais n’évolue que de manière sporadique durant les pontificats des successeurs d’Urbain V. Grégoire XI, Clément VII et Benoît XIII, s’ils résidèrent bien de manière pérenne au Palais des Papes engagèrent des travaux d’entretiens, d’aménagements succincts mais aucune construction d’ampleur ne sera entamée, trop occupés sans doute à leur volonté de voir à nouveau le Saint-Siège revenir à Rome ou à asseoir leur légitimité dans le contexte du Grand Schisme d’Occident (1378 – 1417).

©Sylvie Villege

Renseignements pratiques

www.avignon-tourisme.com

Tél. +33(0)4 32 74 32 74

Sur place / et à l’office de tourisme 41, cours Jean Jaurès

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